Interview :

Jean Pierre M.

Jeep, qui es-tu ?

Avant tout, je suis un mari un père et un grand père. C’est ma grande fierté. J’ai découvert le scoutisme à l’âge de 12 ans, suite à la lecture d’un « Signe de Piste » (dont le titre était « L’étranger dans la patrouille ») que mes parents m’avaient offert à Noël. Par la suite toute ma vie à été marquée par mes lectures, mes rencontres. Je ne suis pas seulement l’héritier de mes parents mais de tous ceux qui m’ont fait avancer dans la vie. Philosophes, poètes, écrivains, artistes sous toutes leurs formes, les amis aussi. Nous avons tous une famille biologique, celle qu’on ne choisi pas, mais il y a aussi tous ces gens merveilleux dont je me sens le légataire et qui me donnent envie de toujours chercher, toujours continuer, parfois même avec une candeur juvénile.

Pourquoi « Jeep » ?

Ce sont les initiales de mon prénom Jean-Pierre. Mes amis m’ont toujours surnommé comme ça. Certains disaient que c’était parce que j’étais un scout « tout terrain » qui arrivait à passer partout. Rappelez-vous du dicton routier : « Et si la route te manque, fais-là ! »

Quels sont tes « maîtres-mots » ?

Mes maîtres mots sont des maîtres-verbes. Il y en a deux : Aimer et Servir. Ces deux mots ont orienté définitivement toute ma vie. Le scoutisme d’abord, la Jeunesse Etudiante Chrétienne, la pratique des arts martiaux, le service militaire, la préparation au mariage chrétien (CPM), la Gendarmerie et maintenant Audiencier prés la Cour d’Assises et la Cour d’Appel de Caen.

Y a-t-il de la place pour le mot Amour dans un milieu délinquant ou criminel ?

En effet trente-trois ans de Gendarmerie et dix ans de Cour d’Assises pourraient faire de moi un individu blasé voire désespéré par le comportement de l’être humain ; mais Jésus, reprenant les mots d’un médecin, disait « Je ne suis pas venu pour soigner les bien-portants ! » Quand on vit dans un milieu ou tout est sombre la moindre lueur d’espoir prend des proportions de feu d’artifice. Il y a longtemps que j’ai réalisé que même le pire des délinquants avait une place réservée dans le cœur du Christ. Enfin souviens-toi de la phrase de Térence (philosophe romain du premier siècle) « Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est forcément étranger ! ». Cela veut dire que nous sommes tous faits de chair et de sang comme mère Térésa, l’abbé Pierre, Baden-Powell mais aussi, Caligula ou Hitler. Pour cela restons humbles et soyons vigilants. De par mon métier, comme vous l’imaginez, j’ai vu le Diable face à face, il avait toujours un visage humain !

Jeep es-tu un homme heureux ?

Je reprendrai les mots de T.E. LAWRENCE qui était plus connu sous le surnom de « Laurence d’Arabie » : « Je suis heureux autant que puisse l’être un homme de son temps, responsable et lucide ! » Mais j’ajoute que la Foi et l’Espérance me font avancer.

Jeep, Tout cela est bien sérieux, mais où est la bande dessinée dans tout cela ?

D’abord, très tôt, la passion du dessin. L’admiration que j’avais pour les grands maîtres. Ensuite la lecture et son cortège de rêves, de mondes, d’imagination. Dessin et lecture ne pouvaient m’amener qu’à la bande dessinée, puisque c’en est la définition.

Pourrais-tu nous conseiller des ouvrages ou des auteurs qui t’ont marqués ?

« Dis moi ce que tu lis et je te dirai ce que tu es ! » Sachant que je m’adresse en ce moment a des prés-ados, des ados mais aussi a des adultes, ce qui fait un très large éventail, je ne voudrais pas les ensevelir sous un tsunami de références qui ne les intéresseraient qu’à moitié Sachez simplement que mes choix sont très éclectiques et peuvent aller de Tintin aux Préraphaélites et du Petit Prince à Citadelle ou Khalil Gibran, en passant bien sur par les Textes Sacrés et les Pères de l’Eglise. Bien sur la science fiction et « l’héroïc Fantasy » voire les mangas ont une place importante.

Qui est « Big Chief » ?

C’est bien sur, physiquement, la caricature de B.P. mais la manière de penser c’est cent pour cent Jeep. Un de mes motos c’est « ne jamais se prendre au sérieux, on devient rapidement sinistre ! » D’ailleurs j’aimerai bien vous entendre réagir sur ce Big Chief.

Et … Le mot de la fin ?

Celui des Bénédictins : PAX !

Par Jean Baptiste V.