Les cinq buts du scoutisme :

3e but : le sens du concret

Le concret, qu’est-ce que c’est ?

C’est ce que tu peux voir, tâter, goûter, ouïr et sentir. Exemple : le Staff que tu tiens dans les mains, c’est concret. Tu peux l’encadrer au-dessus de ton lit et le regarder, tu peux le renifler (ça sent l’encre), le goûter (ça n’est pas très bon). C’est ce qui te définit ou définit ton cadre de vie. Exemple : habiter en Normandie, ça te permet certaines choses (camper au bord de la mer ou à Juaye-Mondaye), ça t’impose d’autres choses (apprendre à faire un feu sous la pluie). C’est ce qui a de l’importance dans ta vie. Exemple : le fait d’être scout, ça ne se voit pas (sauf si tu arrives en cours les jambes couvertes de cicatrices et avec une odeur de feu de bois)… et ça se « voit » (si tu as l’esprit scout, tu fais des choses épatantes et ça se remarque, à la maison et à l’école).

Qu’est-ce que ça veut dire « avoir le sens du concret » ?

C’est connaître les réalités matérielles.
- C’est faire marcher tes 5 sens : tes yeux et tes oreilles (lorsque tu te promènes dans la jungle), ton goût (lorsque le cuistot de pat’ a concocté une bouillie suspecte), ton odorat (lorsque tu cherches les feuillées la nuit), …
- C’est expérimenter comment marchent les choses : apprendre le nœud plat, visiter l’atelier d’un artisan avec la Troupe, observer les oiseaux avec la Compagnie, toucher la clôture pour voir si elle est électrifiée, sauter sur le lac gelé pour voir si la glace casse, …
- C’est travailler avec tes mains : faire un bricolage en Clairière ou en Meute, tricoter un chef-d’œuvre au Feu, gratter la gamelle de tartiflette à mains nues, récurer l’Abbaye un samedi, …
- C’est maîtriser le monde qui t’entoure : maîtriser le danger physique en passant ton AFPS, maîtriser les risques naturels en étant un bon campeur, maîtriser les soucis techniques en ayant toujours sur toi ton couteau suisse et le n° d’André Simonnot, …

C’est te connaître et connaître ce qui t’entoure.
- C’est connaître tes besoins : comme être vivant (qui mange, donc qui a besoin d’un intendant), comme être spirituel (qui prie, donc qui a besoin d’un liturgiste), comme garçon (qui ne sait pas coudre ses insignes, donc qui a besoin de sa maman/sa femme), ...
- C’est connaître tes capacités et tes limites : suivre ta progression dans le Mowgli et les carnets de classe, demander conseil à ceux qui savent (les Vieux loups, le CP, les ETN et le parrain pilote, Cath et Nath pour la cuisine), …
- C’est t’adapter à ce qui t’entoure, la nature, la société : apprendre à vivre avec 6milliards de voisins en vivant sous la tente avec 6 voisins (6 ronflements, 6 odeurs de pieds), respecter les règles communes (attendre que le feu passe au vert), les règles de bon sens (attendre que le feu soit éteint pour se coucher), …
- C’est penser au côté pratique de tes choix : avant (si tu veux retaper la tente de pat’, va emballer les cadeaux à Cora)… pendant (si tu es topographe, apprends à utiliser la boussole)… et après (si tu rentres de sortie, va vite faire ta lessive !).

C’est connaître ce qui compte vraiment pour toi.
- C’est croire en Dieu : garder les pieds sur terre et le regard vers le Ciel, demander à Jésus de se joindre à toi sur le chemin de la vie, méditer et répéter la parole de Paul : « vivre c’est le Christ ! »
- C’est vouloir voir Dieu dès cette vie : dans l’oratoire à la tanière, dans l’église de campagne où la Troupe a atterri, dans le silence de la Création, dans les cris de joie à la veillée, dans l’agenda du routier qui va voir son père spi, …
- C’est aimer Dieu dans tes frères : dans la louvette à qui tu offres ta BA, dans le lépreux pour qui tu quêtes dans le froid, dans le pote du lycée à qui tu parles de ta foi, ...