Edito :

Au nom du Christ... ...laissez-vous réconcilier avec Dieu !

Le Carême : ça fait peur ! Nous en avons fait une période de marathon de privations et d’efforts trop souvent gastronomiques et pas assez évangéliques ! Pourquoi cette erreur ? Parce que nous visons le Carême comme un temps fermé. Alors que le Carême est une montée, certes, mais vers Pâques. Et c’est pour célébrer avec cœur le meilleur de notre foi que nous avons ce temps de préparation. Au début du Carême il n’est pas bon de prendre les choses côté « ce que je vais enlever » (ce que je ne mangerai pas pendant quarante jours pour faire bref, mais il faudrait mieux penser à moins de jeux électroniques ou encore de bêtises, de mauvaises paroles ou de mauvais gestes). Il est bien meilleur d’envisager le côté « ce que je vais ajouter » (la liste devrait être plus longue ici : ajout de prière, ajout de service, ajout de messe ou de sacrement du pardon, ajout de disponibilité, ajout de gentillesse, …). C’est sûr que, pour donner plus de place au Seigneur, il va falloir que j’organise mon temps autrement. Évidement que, pour me préoccuper plus des autres, je vais devoir réorganiser mes priorités et mes points d’attention. Mais vous noterez bien la logique : le pourquoi je le fais est premier, la manière d’y parvenir est seconde. Et par-dessus tout cela, il y a le meilleur. Pour bien vivre Pâques, il faut que je donne plus de place au Christ. Pour cela, je me reconnais pécheur, mais un pécheur qui se laisse réconcilier avec le Christ. C’est vrai que je ne suis pas digne de ce pardon. Mais en vérité, c’est le Seigneur qui me l’offre. Alors je ne vais pas ajouter à mes fautes celle de refuser un cadeau de Dieu ! Alors saint Paul lance cet appel radical : « Au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » 2Co 5,20. Paul espère le sursaut, la prise de conscience. D’accord l’homme est faible devant la tentation. D’accord l’homme ne fait pas le poids devant la force du Mal. Mais il peut se ressaisir. Il peut réagir. Il peut se retourner vers le Seigneur, revenir à lui. Mieux, et c’est bien le sens du cri de Paul, il peut se laisser ressaisir par Dieu. Oui, bien sûr, c’est le Seigneur qui est force de pardon, source de retour en grâce, capacité de réconciliation. Et c’est pour cela que nous nous préparons à fêter Pâques, que nous nous entraînons à vivre réconcilié avec le Seigneur. Donc bon Carême, route de réconciliation avec Dieu, chemin vers Pâques pour vivre en ressuscité.

P. Laurent T.